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« Les Québécois sont déçus de notre gouvernement », dit Legault
« Les Québécois sont déçus de notre gouvernement », dit Legault

La Presse

time18 hours ago

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« Les Québécois sont déçus de notre gouvernement », dit Legault

(Victoriaville) François Legault a concédé la victoire dans l'élection partielle d'Arthabaska lundi, tandis que son candidat ne récoltait qu'à peine plus de 5 % des voix. Le Parti québécois (PQ) est en avance sur le Parti conservateur du Québec (PCQ). « Les Québécois sont déçus de notre gouvernement », reconnaît le premier ministre qui dit prendre « l'entière responsabilité » de la défaite. Il a pris la parole peu après 21 heures, avant même que ne soit annoncé un vainqueur. « Ce n'est pas encore certain, donc je ne voudrais pas être celui qui annonce le gagnant, mais ça ne sera pas nous autres », a déclaré d'entrée de jeu François Legault. « L'excuse facile, ce serait de dire que ce n'est qu'une élection partielle, mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, mais les gens d'Arthabaska-L'Érable ont été les porte-parole de l'ensemble des Québécois, et les Québécois sont déçus de notre gouvernement », a poursuivi le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) d'une voix posée. Parmi les raisons de cette déception : les pertes dans le projet Northvolt, le scandale SAAQclic, mais aussi le fait que le gouvernement n'a « pas fait assez pour améliorer l'efficacité des services publics ». François Legault a promis des changements pour redresser la barre. Une lutte serrée était anticipée entre le PQ et le PCQ dans Arthabaska. Le candidat péquiste Alex Boisonneault, ex-animateur de radio à Québec et natif de Saint-Ferdinand, récolte 46 % des votes au moment d'écrire ces lignes, contre 38 % pour le chef conservateur Éric Duhaime. Le Parti libéral du Québec est en voie de faire un peu mieux que la CAQ, avec 7 %. Québec solidaire chute au cinquième rang avec un famélique 1,5 %. Le PQ espère poursuivre sur sa lancée, après avoir remporté les deux précédentes élections partielles : Jean-Talon à Québec en octobre 2023 et Terrebonne en mars dernier, deux circonscriptions qui étaient détenues par la CAQ. Le parti veut également consolider son statut de principal aspirant au pouvoir. Il est premier dans les sondages depuis novembre 2023, mais le Parti libéral du Québec apparaît dans son rétroviseur à la faveur de l'élection de son nouveau chef Pablo Rodriguez le 14 juin. Le chef conservateur Éric Duhaime cherche quant à lui à faire son entrée à l'Assemblée nationale. Son parti n'a fait élire aucun député aux élections générales de 2022 malgré un résultat de 13 %, proche de ceux du Parti libéral du Québec (PLQ), de Québec solidaire (QS) et du PQ. La CAQ subit toute une raclée alors qu'il avait raflé près de 52 % des suffrages dans Arthabaska en 2022. Le PCQ suivait à 25 %, puis le PQ à 10 %. Québec solidaire avait obtenu 9 % et le PLQ, 4 %. À la CAQ, on ne se berçait pas d'illusions : une défaite de son candidat Keven Brasseur, ex-président de la chambre de commerce locale, était attendue. Elle relancera inévitablement les discussions sur l'avenir de François Legault, qui a promis un remaniement ministériel bientôt. Elle sera également de nature à inquiéter les députés caquistes, soucieux de leur propre sort aux élections générales prévues dans un an. M. Legault les a convoqués à une réunion spéciale ce jeudi à Québec pour écouter leurs préoccupations et préparer une relance. Le conseil des ministres se réunira la veille, une première rencontre depuis les vacances estivales. Cette élection partielle, que François Legault a décidé de déclencher en plein été, était nécessaire à la suite de la démission de l'ex-caquiste Eric Lefebvre. Ce dernier a fait le saut au fédéral et est devenu député sous la bannière conservatrice. La circonscription d'Arthabaska changera officiellement de nom pour Arthabaska-L'Érable à l'occasion des élections générales, en vertu d'une loi adoptée à l'Assemblée nationale récemment.

Élection partielle dans Arthabaska-L'Érable
Élection partielle dans Arthabaska-L'Érable

La Presse

time3 days ago

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Élection partielle dans Arthabaska-L'Érable

Cet été, la capitale politique est Victoriaville. Le cœur des Bois-Francs est l'hôte d'une partielle qui changera le visage de la rentrée parlementaire. Et elle n'a rien d'ordinaire. Une élection partielle sert habituellement à envoyer un message au parti au pouvoir. Mais c'est comme si ce message avait déjà été assimilé. Tout indique que la Coalition avenir Québec encaissera lundi une raclée. Seul suspense : si la claque sera moyenne ou grosse. Dans Arthabaska-L'Érable, un duel se dessine entre les conservateurs et les péquistes. Ils sont au coude-à-coude. Le Parti québécois veut confirmer sa lancée et obtenir des renforts pour son équipe parlementaire à bout de souffle. De son côté, le Parti conservateur du Québec rêve de faire son entrée à l'Assemblée nationale. Les sondages locaux ont une marge d'erreur trop grande pour qu'on puisse anticiper le résultat. Et même si un parti prévoyait gagner, il le nierait. Car les candidats Alex Boissonneault et Éric Duhaime ont un ennemi en commun : l'abstention. Motiver les électeurs n'est pas facile l'été. La meilleure stratégie est de dire que la lutte sera serrée. Et ça fonctionne, à en juger par le taux de vote par anticipation de 26 %, qui est deux fois plus élevé que celui dans Terrebonne en mars. Le péquiste Alex Boissonneault mise gros. Ce père de quatre enfants avait un excellent boulot, soit animateur de la matinale radio d'ICI Première à Québec. Il a fait le saut pour commencer sa campagne dès mai et retourner ainsi sur ses terres natales – il a grandi à Saint-Ferdinand. Éric Duhaime a tout à gagner. Il souhaite normaliser son parti, qui était associé aux mouvements antimesures sanitaires durant la pandémie. Il a tourné cette page. Comme les conservateurs fédéraux, il axe son message sur le coût de la vie. Sa priorité : moins d'État. Les enjeux identitaires l'intéressent peu. Son principal sujet de campagne est le prix à la pompe pour les automobilistes. Il dénonce aussi la fin de la vente des véhicules à essence neufs, prévue pour 2035, ainsi que les taxes vertes pour les agriculteurs. M. Duhaime propose de sortir le Québec du marché du carbone. Le PQ juge l'idée irréaliste et coûteuse. Par exemple, nos entreprises détiennent déjà des crédits. Il faudrait les indemniser. Sans oublier l'impact environnemental. L'enjeu profite néanmoins à M. Duhaime. Il lui a permis de recevoir l'appui tacite de Luc Berthold, député conservateur fédéral. Pierre Poilievre a aussi relayé sur les réseaux sociaux deux déclarations de M. Duhaime au sujet de l'essence. Les conservateurs provinciaux gagnent à s'associer avec leurs homologues fédéraux. Cela rassure l'électorat âgé, qui leur est moins favorable. Selon le Parti québécois, la partielle sera un référendum sur M. Duhaime. On parle du « risque réputationnel » pour la région de devenir associée à un « polémiste ». Et, se plaît-on à rappeler, le chef conservateur ne vient pas du coin… La CAQ présente un candidat de qualité, Keven Brasseur, qui a présidé la Commission de la relève du parti, puis la Chambre de commerce et d'industrie des Bois-Francs et de L'Érable. Après avoir lancé sa campagne, François Legault n'est pas retourné sur le terrain avec lui. Une autre preuve que les attentes sont modestes. Québec solidaire essaie de faire oublier le mauvais souvenir de Terrebonne, où sa candidate avait été laissée à elle-même. Cette fois, l'association locale s'implique. Elle a publié une déclaration qui minimise la différence entre M. Duhaime, de la « droite dure », et M. Boissonneault, du « centre droit ». Mais Pascale Fortin n'était pas là pour bien faire le suivi – elle s'est absentée durant une partie de la campagne. Les libéraux sont bien placés pour faire mieux qu'en 2022 – 3,8 % des suffrages. Leur candidate Chantale Marchand est connue localement. Elle dirige la Fondation de l'Ermitage qui œuvre auprès des aînés. Cet électorat, qui vote plus et qui s'absente moins durant les vacances estivales, devrait l'aider. Les partielles ont un autre intérêt : rappeler que le Québec n'est pas un grand Plateau Mont-Royal. Arthabaska-L'Érable elle-même n'est pas homogène. Elle abrite la ville centrale des Bois-Francs, Victoriaville, et des parcs industriels, des manufactures et d'autres entreprises qui gravitent autour du secteur agricole. Un peu comme en Beauce et à Drummondville, l'esprit entrepreneurial y fleurit. Leur résilience est toutefois mise à l'épreuve en raison des droits de douane américains et de la rareté de la main-d'œuvre. Ici, la réduction de l'immigration temporaire passe mal. Les travailleurs étrangers s'intègrent et se francisent – ils n'ont pas vraiment le choix. Et ils effectuent des boulots difficiles, comme passer la journée au soleil, les pieds dans l'eau, à récolter des canneberges. À noter que le gouvernement Legault réclame au fédéral d'accorder un droit acquis aux travailleurs temporaires en région afin de les protéger. Les menaces contre la gestion de l'offre inquiètent les agriculteurs, mais on comprend que l'enjeu se réglera au fédéral. La partielle ne changera rien. Les conservateurs sont moins populaires à Victoriaville. Ils misent sur les municipalités dans l'est. On y trouve des gens qui ont choisi de vivre loin des centres urbains et qui détestent se faire dire quoi faire. M. Duhaime courtise aussi l'électorat plus jeune, frustré entre autres par le coût du logement et de l'essence. Mais ces désaffiliés politiques tendent à moins voter. Le défi sera de les faire sortir lundi. Le PQ a parlé davantage d'enjeux locaux, comme les contrats qui échappent aux camionneurs en règle, l'hôpital Hôtel-Dieu (son agrandissement a repris) et les compressions dans les centres collégiaux de transfert technologique. Mais ces enjeux pointus et nuancés risquent de se perdre dans l'urne. La grande question sera de savoir qui doit remplacer la CAQ. Et tout le Québec politique sera à l'écoute.

Tous les yeux rivés sur Arthabaska-L'Érable
Tous les yeux rivés sur Arthabaska-L'Érable

La Presse

time4 days ago

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Tous les yeux rivés sur Arthabaska-L'Érable

(Victoriaville) Éric Duhaime et Alex Boissoneault, politiquement, ne se ressemblent pas beaucoup. En revanche, à quelques jours du vote dans l'élection partielle d'Arthabaska-L'Érable, les deux favoris s'entendent sur une chose : François Legault a raté son pari. Malgré l'été, les électeurs sont présents, intéressés, au rendez-vous. « Le premier ministre, par cynisme, a décidé de [lancer une élection partielle] en été. Mais jusqu'à maintenant, ça a attiré beaucoup de votes, et beaucoup d'attention de l'extérieur », a déclaré Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans la partielle, lors d'une conférence de presse bilan vendredi avant-midi. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Éric Duhaime, candidat et chef du Parti conservateur « On a fait un débat à la télévision nationale, comme si c'était un débat des chefs. Je pense que ça témoigne que Legault a manqué son pari. » L'élection partielle avait été officiellement déclenchée le 8 juillet. Ce lundi 11 août, les électeurs et électrices d'Arthabaska se rendront à l'urne pour le jour du vote, après cinq semaines de campagne. Lors du scrutin par anticipation, qui se tenait les dimanche et lundi, 3 et 4 août, près de 15 000 personnes ont exercé leur droit de vote. Cela représente 26 % des électeurs de la circonscription, soit près du double de la dernière élection partielle dans Terrebonne, en mars dernier. « Je me suis lancé à la mi-mai, j'en ai passé du temps, à cogner aux portes. J'ai un seul objectif en tête : représenter mon monde. […] Et sur le terrain, la réponse est bonne », a lancé Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois, lors de sa propre conférence de presse vendredi. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois Les sondages internes du PQ, qui comptaient sur une délégation composée du chef Paul St-Pierre Plamondon ainsi que des députés Pascal Bérubé, Pascal Paradis et Catherine Gentilcore, prévoient un « taux de participation très élevé ». Legault a totalement raté son pari. Tout le monde sera rivé à son téléviseur lundi. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois M. St-Pierre Plamondon est clair. « Il y a une volonté de changement. Notre objectif, c'est de remplacer le gouvernement de la CAQ dans un an. Alex Boissonneault fait partie de la solution. Il a l'étoffe d'être ministre. » Course à deux Le site d'analyse Qc125 attribue, à trois jours du vote, une avance pratiquement égale au Parti québécois et au Parti conservateur, en tête de liste. MM. Duhaime et Boissonneault, obtiendraient 37 % des voix chacun. Il est toutefois important de mentionner que la marge d'erreur est de 7 points. « Ils n'ont pas été mis à jour depuis la fin juin, car nous n'avons pas eu de données locales », ajoute Philippe F. Journier, fondateur de Qc125, en réponse à La Presse. Chantale Marchand du Parti libéral du Québec et Keven Brasseur de la Coalition avenir Québec obtiendraient 9 % des voix chacun, puis Pascale Fortin de Québec solidaire terminerait au dernier rang des partis majeurs avec 6 %, selon ces prévisions.

À la conquête d'une forteresse fragilisée
À la conquête d'une forteresse fragilisée

La Presse

time26-07-2025

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À la conquête d'une forteresse fragilisée

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, sur le terrain dans la circonscription d'Arthabaska-L'Érable La Presse a suivi les principaux candidats dans leur quête d'appuis sur le terrain, en route vers l'élection partielle du 11 août prochain (Victoriaville, Plessisville, Princeville et Saint-Valère) L'enthousiasme des conservateurs PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Éric Duhaime visitant une résidence pour personnes âgées de Victoriaville « Vous êtes plus beau en vrai qu'à la télé ! » La remarque de Denise, une résidante du Pavillon Bujold & Lefebvre, fait sourire Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec. En cette journée d'été, il visite une résidence pour personnes âgées de Victoriaville, où plusieurs aînés n'étaient même pas au courant qu'une élection partielle se tenait dans leur circonscription. Dans une campagne déclenchée en plein cœur de l'été, le chef conservateur tente de mobiliser sa base, en se présentant comme l'option du changement. À Arthabaska, en 2022, les conservateurs avaient amassé environ 25 % des votes. INFOGRAPHIE LA PRESSE M. Duhaime affirme ressentir un engouement réel de la part des citoyens. « Il y a une rupture en ce moment au Québec. On est les seuls à offrir une véritable [solution de rechange] », dit-il. Une solution de rechange et une voix de changement qu'il martèle partout où il passe. Le chef du parti critique le moment choisi pour la tenue du scrutin. « Avant d'être un conservateur, je suis un démocrate. Je trouve ça déplorable que le premier ministre déclenche une élection en plein milieu de l'été juste pour que la participation soit plus faible. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, de passage chez Sidevic, une quincaillerie de Victoriaville Après avoir enchaîné les poignées de mains avec les aînés, M. Duhaime se rend chez Sidevic, une quincaillerie locale. Depuis l'annonce de l'élection partielle, la stratégie conservatrice consiste à aller là où les gens sont actifs, sur le terrain. Son parti estime que sa base est surtout formée de 25-55 ans. Marco Lajeunesse, directeur général associé de l'entreprise, l'accueille chaleureusement. « On est un peu freinés par M. Trump. On voit un ralentissement des ventes. On en a assez de Legault », lâche-t-il, évoquant les obstacles économiques actuels. Devant ses employés, il réclame de l'honnêteté et de l'intégrité. « Je veux que la politique soit comme de l'amour. Si tu veux me séduire : dis-moi ce que toi, tu veux faire, pas ce que l'autre fait mal. » La suite du parcours mène Éric Duhaime à la rencontre d'agriculteurs de la région. Il les écoute évoquer des préoccupations liées aux coûts de production et aux règles environnementales. Pour le chef conservateur, le message est clair : les régions veulent respirer. Ce n'est pas vrai qu'au Québec, on sera les seuls à sauver la planète. La taxe carbone crée une injustice, particulièrement ici. Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans Arthabaska-L'Érable En soirée, le chef conservateur fait un arrêt aux matchs de hockey-balle locaux, où il est rapidement reconnu par de jeunes partisans qui voteront pour la première fois. « Il y a beaucoup de pancartes au pied carré et il est partout sur Facebook », lance l'un d'eux après avoir demandé une photo. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Arrêt aux matchs de hockey-balle locaux, où le chef conservateur prend la pose avec des joueurs Pour M. Duhaime, ces échanges démontrent que sa présence sur le terrain porte ses fruits. « On est dans la forteresse des forteresses caquistes. En 2018, ils ont eu 62 %. Ce n'est pas impossible qu'ils perdent plus de 90 % de leurs appuis. On n'a jamais vu ça », lance-t-il. Une chute spectaculaire, espère-t-il, qui marquerait un tournant. Reste à voir si cette mobilisation se traduira par une entrée à l'Assemblée nationale pour le Parti conservateur du Québec. Le gars de Saint-Ferdinand PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le candidat péquiste Alex Boissonneault tente de convaincre Gilles Leroux, qui habite la résidence du Couvent à Victoriaville « Êtes-vous un Boissonneault de Lyster ? », lance un homme âgé. « Non, je suis un Boissonneault de Saint-Ferdinand. Mais on est tous cousins de la fesse gauche », répond le candidat péquiste Alex Boissonneault. Gilles Leroux, qui habite la résidence du Couvent à Victoriaville, rigole. Attablé à la cafétéria de l'immeuble jouxtant l'église Sainte-Victoire, il dîne en compagnie d'une quarantaine d'aînés. Aujourd'hui, ils reçoivent la visite du nouveau politicien, qui animait l'émission radiophonique matinale numéro un de Québec il y a quelques mois à peine. Pour convaincre, M. Boissonneault n'hésite pas à jouer la carte du gars de la place, même s'il a quitté la région depuis longtemps pour pratiquer son métier. Sur les dépliants que l'ex-journaliste remet à chaque table, on lit immédiatement « Né ici, pour les gens d'ici ». L'argument fait mouche. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alex Boissonneault lors d'une séance de porte-à-porte dans un quartier résidentiel de Victoriaville Plus tard dans la journée, lors d'une séance de porte-à-porte, il fait valoir ses racines à un homme d'une soixantaine d'années. Celui-ci lui répond du tac au tac qu'Éric Duhaime – son principal adversaire – « vient de Montréal, et va y retourner ». M. Boissonneault a également une « arme secrète », l'ex-député péquiste Gilles Baril, qui a représenté la circonscription de 1976 à 1985, puis de 1989 à 2003. Celui-ci l'accompagne dans plusieurs évènements, et le simple fait d'évoquer son nom lui ouvre des portes. « Les gens ici respectent les anciens élus. Ils ont un sentiment de proximité avec eux, du respect », explique M. Boissonneault. Toujours en porte-à-porte, c'est en nommant M. Baril qu'il amadoue un couple peu enclin à discuter avec lui, car « les politiciens sont tous pareils ». PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alex Boissonneault en rencontre d'équipe dans son bureau électoral Lorsque nous rencontrons Alex Boissonneault, par un petit matin de la fin du mois de juillet, il prépare en compagnie de son équipe une conférence de presse sur les aînés. Le PQ promet d'investir davantage en soins à domicile, pour permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à la maison. Son directeur de campagne, William Fradette, le met en garde. « Ne va pas trop dans le détail. C'est une orientation gouvernementale, tu vas te perdre », lui conseille-t-il. Le candidat péquiste acquiesce. La politique, c'est un sport d'équipe. Et je viens d'arriver. Je dois assimiler tout le programme du Parti québécois, et le vulgariser lorsque les citoyens me posent des questions. Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois dans Arthabaska-L'Érable Durant la conférence de presse devant les médias locaux, le candidat péquiste évite de s'éparpiller, mais il en profite pour porter des attaques contre Éric Duhaime, qui place selon lui « en porte-à-faux les aînés avec le reste de la population ». PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE C'est l'heure de la conférence de presse pour le candidat péquiste, à deux pas de l'église Sainte-Victoire de Victoriaville. La charge de M. Boissonneault n'est pas anodine. Il pense faire des gains dans ce segment plus âgé de l'électorat, en allant chercher le vote d'anciens libéraux maintenant déçus par la CAQ. L'arrivée de Pablo Rodriguez et le choix d'une candidate locale bien connue n'ont pas eu d'effet sur le terrain, indique-t-il. Malgré tout, il a pris le temps de retourner dans plusieurs résidences pour personnes âgées, pour vérifier si des électeurs étaient attirés par les sirènes libérales. « Ce n'est pas le cas », laisse-t-il tomber. « Il faut sauver le soldat Brasseur » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le candidat caquiste Keven Brasseur à la rencontre d'électeurs dans une résidence pour personnes âgées de Plessisville Keven Brasseur sort de sa voiture et se dirige vers la résidence La Providence, à Plessisville. Une autre journée commence pour le candidat caquiste, qui viendra ici serrer les mains d'aînés pour les convaincre d'appuyer la CAQ. Il y a quelques années, cette élection aurait été une formalité. L'ex-caquiste Eric Lefebvre a remporté la circonscription avec 62 % des suffrages en 2018, et 52 % en 2022. Mais cette fois-ci, dire que ce sera plus corsé relève de la litote. Dans ses plus récentes projections, qui datent du 27 juin, l'agrégateur de sondages Qc125 ne donne que 9 % à la CAQ, très, très loin derrière le Parti québécois et le Parti conservateur. Mais M. Brasseur est loin d'être découragé. Tous les indicateurs sont au vert. Mon porte-à-porte est bon. Ça se passe super bien, les gens sont réceptifs. Je ne ressens pas ce qu'on voit dans les sondages. Keven Brasseur, candidat de la Coalition avenir Québec dans Arthabaska-L'Érable L'accueil qui lui est réservé est positif. Il indique qu'il habite Princeville depuis deux ans – l'attachement à la circonscription est très important dans Arthabaska – et insiste sur une aide de 2000 $ versée aux aînés de 70 ans et plus à revenu modique, le crédit d'impôt pour soutien aux aînés mis en place par la CAQ. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Keven Brasseur se promenant de table en table dans une résidence pour personnes âgées de Plessisville Lors de notre passage, des personnes âgées ont mentionné le bon travail de François Legault durant la pandémie. Mais on sent la brèche. Une résidante, Denise, accueille la poignée de main de M. Brasseur, et son dépliant. Mais après qu'il est parti, sa langue se délie. « Legault, c'était mon homme, mais là je ne suis plus certaine », nous dit-elle. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Séance de porte-à-porte pour le caquiste Keven Brasseur et son équipe La CAQ sait très bien que la partie ne sera pas facile. « C'est un peu comme 'Il faut sauver le soldat Brasseur' », dit le candidat caquiste plus tard dans la journée, durant une séance de porte-à-porte. Il affirme avoir l'aide de caquistes partout au Québec, qui viennent prêter main-forte. M. Brasseur ressent une « grande solidarité ». Comme les candidats libéraux et péquistes, il observe un sentiment de méfiance de plusieurs électeurs envers Éric Duhaime. « Les gens nous demandent qui peut le battre. Je leur dis qu'on est dans la course contre lui », laisse-t-il tomber. « L'effet Pablo » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La candidate libérale dans Arthabaska-L'Érable, Chantale Marchand, en visite dans une ferme laitière près de Victoriaville « Il y a un effet Pablo Rodriguez, ça, c'est certain. » Chantale Marchand se prépare à visiter une ferme laitière située à une dizaine de minutes de Victoriaville. La candidate libérale, une ancienne attachée politique qui travaillait depuis 2018 comme directrice générale d'une fondation venant en aide à des centres d'hébergement pour aînés de la région, fait campagne depuis moins longtemps qu'Alex Boissonneault et Éric Duhaime. Mais elle dit avoir le vent dans les voiles. Déjà, en cette journée ensoleillée, elle se réjouit. Le caricaturiste Serge Chapleau, dans les pages de La Presse, lui a refait le portrait. « Il m'a mise troisième », dit-elle en riant. « Ce n'est plus une course à deux. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La candidate Chantale Marchand, accompagnée du député libéral André Fortin Lorsqu'elle fait du porte-à-porte, elle profite de sa notoriété – dans la ville de Victoriaville –, mais aussi de l'arrivée du nouveau chef, Pablo Rodriguez, que les électeurs appellent spontanément « Pablo ». Le député libéral André Fortin, qui l'accompagnait, le remarque. En 2022, les gens ne nous écoutaient tout simplement pas. Il y a quelque chose de nouveau qui se passe. André Fortin, député du Parti libéral du Québec Mme Marchand aussi fait valoir ses racines locales : elle réside à Victoriaville depuis près de 40 ans. Ce qu'elle entend le plus avant l'insatisfaction envers la CAQ : des électeurs qui ne veulent absolument pas être représentés par Éric Duhaime. Mais Arthabaska, libérale de 2003 à 2012 avec un bref interlude adéquiste, sera difficile à ravir. Mme Marchand se positionne toutefois comme une voix modérée face au chef du Parti conservateur.

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